Tulipomanie : une fleur pouvait valoir une grande demeure bourgeoise
Source : gardenofeaden
Cependant, cette obsession dépassait largement la simple acquisition de biens de luxe. Les tulipes s’étaient transformées en une passion dévorante, presque en une forme d’art en soi. Les jardiniers et horticulteurs, dans leur quête d’excellence, rivalisaient d’ingéniosité pour créer de nouvelles variétés toujours plus captivantes, aux motifs et couleurs envoûtants.
En 1637, une variété particulièrement prisée avait atteint le prix record de 6 700 florins, la célèbre monnaie d’or néerlandaise. Pour donner une idée, le coût d’un seul de ces bulbes pouvait égaler celui de deux maisons, huit fois le prix d’un veau gras, et quinze fois le salaire annuel d’un artisan.
La mythique “Semper Augustus”
Certaines de ces variétés, comme la mythique “Semper Augustus” aux veines pourpres et blanches, étaient devenues si rares qu’elles pouvaient valoir une grande demeure bourgeoise sur les canaux d’Amsterdam. Par ailleurs, la tulipomanie ne se limitait pas aux jardins et aux foires aux fleurs.
Les tavernes, les cafés et même les places publiques, lieux traditionnels de rassemblement social des Hollandais, se transformèrent en bourses informelles, où l’effervescence autour des bulbes de tulipe était palpable.
Ce n’étaient plus seulement des fleurs. Mais des actifs, presque des monnaies d’échange. Des contrats étaient négociés et échangés dans ces lieux bruyants, promettant la livraison de bulbes à une date ultérieure. Ce qui inaugure ainsi ce que nous reconnaissons aujourd’hui comme l’un des premiers marchés à terme.
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